Eau et plastique

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Le 10 mai 2023 a eu lieu la conférence « Eau et Plastique » organisée par la région Ile-de-France à destination des éco délégués. Le Lycée Jean-Pierre Timbaud situé à Aubervilliers (93) a accueilli cette conférence dont le but était de s’interroger sur les impacts du plastique dans l’eau et la manière dont cela impact notre planète. L’association Plusdevert y a participé, Jean-François FOISNET, fondateur, accompagné de Julia OUELLETTE, étudiante stagiaire Master1 Développement Durable à Dauphine et d’un élève de Terminale du lycée Jacques Decour, Paris 9ème.

Cette conférence a permis de nous sensibiliser à l’impact du plastique sur l’eau.

Nous avons pu interagir avec sept intervenants qui ont abordé des sujets complémentaires tels que la biodiversité, les idées reçues sur l’eau potable, l’impact du textile, de notre consommation sur l’eau, et enfin les petits gestes eco-friendly qui peuvent avoir un impact significatif.

L’empreinte Carbone du plastique n’est plus à démontrer, les GES issus de l’extraction, de la transformation du pétrole, principale énergie fossile, sont autant gigantesques que mortifères.

Dans un premier temps, nous avons pu mesurer l’ampleur des déchets présents en île de France : 860 000 tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année, soit l’équivalent en poids de 150 éléphants. Sur ces déchets, seul 14% sont recyclés, laissant le reste enfoui, incinéré ou rejeté dans la nature. Ces déchets sont en majorité des déchets ménagers. Bien que les déchets macro-plastique (> 1cm) soient visibles à l’œil nu, les microplastiques (< 1cm) sont beaucoup plus difficiles à percevoir et impossibles à ‘collecter’.

Pour réduire les déchets que l’on retrouve éparpillés dans l’environnement, il est nécessaire d’agir en amont et donc de réduire la production de ces déchets. Cela peut passer par :

-la suppression des emballages inutiles,

-les achats de gourdes et de contenants réutilisables.

-les consignes de réemploi

–la communication des écogestes à travers les réseaux sociaux par exemple.

ACDECHETS est une application qui permet de signaler les déchets que l’on repère en île de France. Après avoir pris en photo les dépôts sauvages, l’information est transmise pour les traiter.

Ensuite, l’accent a été mis sur la Seine et notamment sur le projet des Jeux Olympiques prévu en 2024. En effet, de 100 à 200 tonnes de déchets plastiques transitent chaque année dans la Seine et entre 70 à 130 tonnes sont collectés sur les berges. Ainsi avec environ 17 millions d’habitants sur le bassin versant de la Seine, cela équivaut à 10g de plastiques par an et par personne qui sont déversés dans ce fleuve. De plus, la majorité de ces déchets reste piégée dans la Seine sans atteindre l’Océan. On peut retrouver des bouteilles plastiques, des stylos, des briquets, et même des vélos, des motos, … dans la Seine. Des médicaments datant des années 1970 y ont même été retrouvés.  Cette pollution entraîne une baisse du taux de fécondation chez les poissons, mais également leur mort souvent étouffés par le plastique.

Ces chiffres ont provoqué une inquiétude vis-à-vis des JO Paris 2024 qui prévoit la baignade dans la Seine à certains endroits avec une ouverture au public. Un intervenant a donc pu nous éclairer quand aux actions prévues à ce sujet. La Seine a prévu d’être traitée uniquement en amont afin de prévenir toute contamination possible. Cependant, même si le traitement en aval est réalisé avec succès, la Seine ne sera pas baignable en cas de forte pluie.

Les actions à la source sont nécessaires pour limiter la pollution de ces espaces. En effet, que ce soit au travers d’associations ou individuellement, les missions de ramassages des plastiques restent essentielles. Une fois ces déchets collectés, les associations repèrent les marques dont les emballages sont les plus présents pour ensuite sensibiliser celles-ci. Ainsi, l’interpellation des acteurs sans forcément passer par le ‘Name and Shame’ est l’un des moyens utilisés par les associations.

Il est également important de sensibiliser les fumeurs. On estime que 30 milliards de mégots sont jetés par terre en France. Il est important de rappeler qu’une seule cigarette pollue jusqu’à 20 000 litres d’eau.

Bien que les actions en aval soient indispensables pour limiter la pollution de ces espaces, la baisse de la consommation de plastique en amont est LA solution.

Le textile est la source principale de la pollution des eaux. En effet, le lavage de matières synthétiques est responsable de 35% des microplastiques primaires rejetés dans l’environnement. Ce sont ces plastiques qui nuisent à la biodiversité marine et qui se propagent dans l’ensemble de notre chaîne alimentaire. 1 Million d’oiseaux marins meurent chaque année par ingestion de plastique.

On peut se rendre compte des quantités nécessaires pour la production de vêtements :

  • 8 000 litres d’eau sont nécessaires pour la fabrication d’une paire de chaussures.
  • 7 500 litres d’eau sont nécessaires pour la production d’un jean
  • 2 700 litres sont requis pour produire une chemise

De même, chaque semaine, on ingère environ 5 grammes de plastique, soit l’équivalent d’une carte bancaire. Le risque est que cette pollution continue à augmenter dans des proportions inquiétantes.

Infos : forum à Paris fin mai 2023, ONU environnement sur l’Eau, 175 pays participants/No plastic challenge du 15 mai au 15 juin.

La question de l’eau du robinet a également été abordée. Cette eau potable peut-être stockée dans des gourdes qui permettent de ne pas avoir à utiliser à répétition des bouteilles plastiques dont l’usage unique ou quasi-unique entraîne la hausse des déchets plastiques.

Avec ces chiffres en tête, on peut TOUS faire un effort pour réduire nos consommations de plastiques et ainsi devenir des Consomm’acteurs !!!

Un grand merci aux intervenants :

  • M.BERTHELOT, Proviseur du lycée J-P Timbaud d’Aubervilliers, hôte de la conférence
  • Alexia PETIT : chargée de mission économie circulaire de la Région Ile-de-France
  • Antoine FINOS : chargé d’animation du réseau associatif de France Nature Environnement
  • Muriel PAPIN : Déléguée Générale de No Plastic In My Sea
  • Florent CASY : Directeur général chez SENEO
  • Kaméra VESIC : Directrice générale P!k Pik Environnement
  • Sheila SUAREZ De FLORES :  GREEN DONUT, coach écosystémique et cocréatrice de la Fresque du Textile

Ainsi qu’à l’organisateur : M Nicolas RIHET, Coordinateur Lycées Eco-Responsables, Région Ile-de-France